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La totalité de la diplomatie américaine au cours du génocide à Gaza a été placée dans les mains du Secrétaire d’Etat des Etats-Unis. Ce qui serait normal. Si ce n’est qu’Antony Blinken s’est présenté, dès le 8 octobre 2023 devant Benyamin Netanyahou, non pas en tant qu'architecte de la politique étrangère d’un allié, mais en tant que Juif. En affirmant une allégeance tribalo-sectaire. La primauté ethnique sur la fonction, sur les intérêts de son pays et sur le droit international, donc séculier, donc goy, donc ennemi. Et toute son action a consisté, en effet, à exercer de bouclier diplomatique pour le régime de Tel-Aviv, en même temps que de lui faire gagner des unités de temps pour son programme d’annexion par le nettoyage ethnique. Toutes cette "shuttle diplomacy" qui n’a pas obtenu une seule concession de la part d’Israël qui n’a pas sauvé une vie, a été pensée pour tromper. Tromper l’opinion publique américaine. Tromper les acteurs du Moyen-Orient, avec dans ce cas, des niveaux d’ingénuité divers, il faut bien le dire.
Ça vient de loin. Maurice Blinken , le grand-père d’Antony (1900-1986) est le fondateur du lobbyisme sioniste américain, au travers de l’American Palestine Institute. Antony Blinken n’est pas un agent double. Il ne joue que pour Israël. En revanche, il n’est pas seul. Dans la même ligue se trouve Amos J. Hochstein, conseiller du Président Joe Biden depuis 2022 et Senior Adviser pour les questions d’investissement énergétique auprès de la Maison Blanche depuis 2021. Il a été rappelé à ce poste, qu'il occupait déjà sous le mandat de Barack Obama, par recommandation d'Antony Blinken. Hochstein est né à Jérusalem en 1973 et a servi auprès des forces d’occupation. C’est un vétéran, ergo un réserviste de Tsahal, la horde à qui il a prêté un inaliénable serment sous le signe de la superstition tribale. Il n’a jamais servi sous les couleurs des États-Unis. Son épouse Julie Rae Ringel se définit selon Wikipédia comme une “juive orthodoxe moderne”. Soit, selon la nomenclature israélienne, comme une religieuse sioniste. En tout état de cause, comme quelqu’un d’incapable de placer la primauté du séculaire universel sur le religieux tribal, condamnée à tromper les Gentils. Au demeurant, une prescription du judaïsme rabbinique. Pour un orthodoxe, moderne ou pas, ça s’impose.
Le poste en tant que Conseiller pour les investissements énergétiques, le met en relation avec toutes les capitales du Golfe Persique, de la Turquie et du Liban, dans le cadre duquel il déploie ses lettres de créances de Coordinateur de la Maison Blanche pour les infrastructures globales et la sécurité énergétique, justement. Ce qui lui ouvre les portes du secteur de la défense de tous les acteurs régionaux. Un poste essentiel pour intervenir immédiatement, si d’aventure un membre de la Ligue Arabe voulait hausser le ton sur l’Holocauste à Gaza. Le sommet extraordinaire de la Ligue Arabe du 11 novembre 2023 sur Gaza, où il était question de monitorer les crimes de guerre israéliens est d’ailleurs tombé aux oubliettes. A son poste, Hochstein peut produire ce genre de miracle sous sa casquette américaine, tout en proposant des solutions, souvent israéliennes.
Un vétéran de Tsahal comme médiateur US au Liban
Récemment il a été nommé par Joe Biden pour intervenir en tant que médiateur entre le Liban et Tel-Aviv. La population civile, les infrastructures et les cités archéologiques de plusieurs villes classées Patrimoine de l’Humanité sont sous constante attaque terroristes juives depuis un an et sous une campagne d’annexion depuis bientôt deux mois. Cette semaine, Hochstein a tenté d’arracher un cessez-le-feu unilatéral de la part du Liban, qui aurait été vendu à l’opinion publique, à quelques jours des élections américaines comme un gage de réussite de la part de l’administration démocrate. Sachant que la participation de Joe Biden et Kamala Harris dans les crimes de guerre israéliens sont sous le point de faire perdre les élections à cette dernière, à moins d’une semaine du scrutin.
Si l’occident ne voit pas venir les Hochstein et leurs clones avec leurs gros sabots, au Moyen-Orient, ils commencent à comprendre.
Au regard de l’opinion israélienne (celle qui compte pour les Blinken et Hochstein), ce cessez-le-feu aurait été présenté comme une capitulation libanaise. Juste ce qu’il faut pour continuer à améliorer le score de popularité de Benyamin Netanyahou. Elle avait l’avantage aussi de permettre aux talibans sionistes de continuer à bombarder le pays du Levant, en arguant que la cessation des hostilités est avec le Liban, non pas le Hezbollah. Cette tentative a avorté. Si l’occident ne voit pas venir les Hochstein et leurs clones avec leurs gros sabots, au Moyen-Orient, ils commencent à comprendre. Mikati a encore dénoncé ces dernières heures, le refus d’Israël de cessez-le-feu, comme si l’épisode Hochstein n’avait pas existé.
La tentative de forcer la main du gouvernement libanais a été filtrée par Timour Azhari, le correspondant de Reuters en Irak par un post sur X : “Les Us ont demandé au Liban de déclarer un cessez-le-feu unilatéral avec Israël dans un effort pour aider, en même temps que se poursuivent les conversations pour une résolution finale à la guerre, selon deux sources à @Reuters. Ça a été communiqué par Amos Hochstein au PM Najib Mikati dans l’idée de donner à Beyrouth un peu d’initiative”. [Traduit de l’anglais] Hochstein a immédiatement retweeté avec un "this is false". Ceci est faux. Avant sa visite à Mikati, Hochstein était passé par Jérusalem où il s’était entretenu, autant dire avait reçu les ordres de Netanyahou et Yoav Galant. Le quotidien Yediot Ahronot a même publié une copie de ce cessez-le-feu transmis à Amos Hochstein. Document, lequel reprend les éléments de langage typique sionistes et sont caricaturalement inacceptables.
L’entrisme israélien fait passer les États-Unis par des situations de plus en plus scabreuses. Barack Obama avait déjà fait de Hochstein son envoyé spécial pour les questions énergétiques. Sous ce mandat, Hochstein aura été déterminant dans la création de la narrative de guerre en Ukraine, en duo avec Victoria Nuland, laquelle sort des mêmes écuries, cela va sans dire. Il en a d’ailleurs été remercié. Après le départ du prix Nobel de la Paix de la Maison Blanche, le vétéran de Tsahal va occuper le poste de Superviseur du Conseil d’Administration de Naftogaz, la compagnie nationale de gaz ukrainienne. Ce, en même temps que Hunter Biden occupait le même poste mais chez Burisma, compagnie gazière privée ukrainienne. Toutes ses nominations honorifiques dans des sociétés énergétiques en Ukraine de membre de l’administration Obama-Biden ont dû être le fruit du hasard.
Si le curriculum de Hochstein était traversé du même niveau de compromissions mais en lieu d’Israël, avec la Chine ou la Russie, il n’aurait pas même disposé du niveau de clearance pour travailler entre les équipes de nettoyage d’une bibliothèque municipale. Il y a tout le matériel pour une nouvelle série “The Americans” mais non plus comme une fiction avec des espions russes, mais un documentaire avec des agents israéliens ayant séquestré les Etats-Unis.
Le Parti Démocrate aura été le principal Cheval de Troie, pour passer de l’influence à l’action.
Si les Etats-Unis étaient une personne, ils ne passeraient pas le filtre d'une due diligence et se verraient écartés pour un poste sensible. La nation source d’inspiration d’Alexis de Tocqueville n’est plus digne de confiance. Elle n’est plus elle-même. Elle est viciée de l’intérieur par les agents d’une satrapie messianiste délirante et le Parti Démocrate en aura été le principal Cheval de Troie, pour passer de l’influence à l’action. L’influence, c’était l’agent corrupteur explicite, l’achat de volontés par l’American Israël Public Affairs (AIPAC), l’Anti Defamation League (ADL) comme source de victimisation des mauvais, les églises évangélistes et la récupération de la doxa eschatologique des anti gentils, le contrôle financiers des aspects stratégiques de la vie de tous les jours. Depuis Barack Obama et Joe Biden, les agents sionistes agissent en personne depuis la Maison Blanche.
Le niveau de trafic d’influence et de corruption institutionnalisée d’Israël à l’égard des Etats-Unis dépasse les concepts des années 70 tel que celui de la raison d’Etat, du real politik, de la pseudo communauté de destin d’un inexistant judéo-christianisme et du "c'est un salaud, mais c’est le nôtre" rooseveltien. Le rapport de force s’est inversé.
Les Etats-Unis sont désormais littéralement traversés d’autoroutes d’infiltration jusqu’au plus haut niveau. Ce qui les place sous une forme de tutelle, dans le cadre duquel le tissu de chantage est inextricable et a pour effet de réduire à néant toute leur crédibilité, lorsqu’ils ne sont pas ridiculisés. La voix américaine, en tant que telle, n’est plus en condition de se faire entendre.
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